Le fabricant du vaccin contre le coronavirus acquiert une entreprise tunisienne spécialisée dans l’intelligence artificielle pour 680 millions de dollars
La société allemande BioNTech, productrice du vaccin Pfizer contre le coronavirus, a acquis l’entreprise tunisienne InstaDeep, spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle.
La valeur de l’acquisition s’élève à 680 millions de dollars américains. Les propriétaires de l’entreprise recevront 439 millions de dollars en espèces, ainsi que des actions de BioNTech, évaluées à 242 millions de dollars.
L’entreprise tunisienne a été fondée dans la ville de Tataouine en 2014 par l’ingénieur Karim Beguir et Zohra Slim. Son siège principal est situé à Londres, avec des bureaux à Tunis, Paris, Dubaï, Lagos, Boston et San Francisco.
Le fondateur et PDG de BioNTech, le professeur allemand d’origine turque Ugur Sahin, a déclaré que cette acquisition permettrait de combiner l’intelligence artificielle avec les processus de recherche et de production de vaccins personnalisés pour les patients atteints de cancer et d’autres maladies immunitaires. Les deux entreprises collaborent étroitement depuis 2019, et BioNTech, Google et plusieurs autres entreprises ont investi 100 millions de dollars dans le tour de financement de série B d’InstaDeep l’année dernière.
InstaDeep est une entreprise tunisienne pionnière dans le domaine de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage automatique et de l’apprentissage par renforcement. Elle développe des applications d’intelligence artificielle destinées aux entreprises pour les aider à trouver des solutions à leurs activités de manière facile, intelligente et rapide.
L’équipe d’InstaDeep a également collaboré avec les départements de recherche en intelligence artificielle de Google et a participé à plusieurs initiatives en intelligence artificielle, publiant des recherches conjointes avec DeepMind et Google Research.
Des sites d’information tunisiens ont rapporté qu’InstaDeep a réussi, grâce à l’intelligence artificielle, à créer un système qui a détecté plus de 90 % des variants et mutations du coronavirus deux mois avant qu’ils ne soient classés comme dangereux par l’Organisation mondiale de la santé, y compris le variant Omicron.
Certains blogueurs tunisiens ont ironiquement commenté que le montant de l’acquisition représente un quart de la somme que le gouvernement tunisien demande à emprunter au Fonds monétaire international, soulignant que l’investissement dans les cerveaux et les start-ups est l’une des solutions clés pour la renaissance économique des pays en développement.